03 2023
La voix de la révolution iranienne
Appel à la création de comités pour faire entendre La voix de la révolution iranienne
Cet appel à la solidarité internationale provient de l’Iran. Nous, les soussignés, déclarons notre soutien à cet appel et espérons que vous nous rejoindrez en y ajoutant votre nom.
« Le pouvoir révolutionnaire de demain est l'organisation politique d'aujourd'hui »
Quatre mois après le grand soulèvement "Femme, vie, liberté", la nécessité de renforcer et de faire entendre la voix de la révolution iranienne se fait sentir plus que jamais. En Iran, face à l'intensification et l'élargissement de l'appareil de répression contre les révolutionnaires, nous devons redoubler nos efforts pour faire entendre la voix de la liberté. En dehors d'Iran, face à l’intensification des mécanismes habituels de représentation biaisée, de plaidoyer intéressé et imposé d’en haut, nous devons renforcer nos luttes pour nous opposer à la traduction déformée et partiale de cette voix.
Contrairement à l'illusion qui voit dans la révolution une marche en avant irréversible, toute révolution est constamment confrontée au risque d’être détournée, usurpée, falsifiée et finalement transformée en une chose de diamétralement opposée à ses revendications initiales.
Tandis que le régime cherche à discréditer et étouffer la révolution en l’étiquetant comme « émeute » ou en la présentant comme une « conspiration des ennemis », la contre-révolution à l’étranger n’a pas non plus, ne serait-ce qu’un instant, cessé de déformer les objectifs de la révolution et de se présenter comme son leader. Afin d'assurer une issue qui soit bénéfique pour le peuple iranien, il est évident que la lutte contre cette contre-révolution est aussi cruciale et importante que la lutte contre le régime au pouvoir lui-même. Notre histoire récente est elle-même la meilleure indication du besoin d'une telle sensibilité. Le régime oppresseur d’aujourd’hui et le régime oppresseur de demain ne sont que les deux mouvements d'une même balançoire qui, au lieu de rompre avec la logique de domination, renforce tout simplement le vieux jeu de la reproduction du despotisme sous d'autres formes.
Sur cette base, toute forme d'accord ou d'alliance, même accidentelle et non-écrite, entre les forces progressistes qui luttent pour la liberté et les partisans d'un retour aux régimes répressifs du passé, bien qu'il s'agisse d'une plaisanterie improbable, devient néanmoins une menace sérieuse et exige une condamnation ferme et totale. Il ne fait aucun doute que les forces révolutionnaires ont besoin d'unité d'action pour être efficaces - mais pas d'unité avec n'importe qui sans tenir compte de ses positions politiques ! De même, chercher de l'aide auprès des pouvoirs mondiaux dominants pour qu'ils interviennent dans la révolution iranienne est une ligne rouge dont le franchissement ne peut être permis, justifié ou normalisé sous aucune forme - un front uni avec des fascistes, des racistes et des chauvins est en soi un acte contre-révolutionnaire et totalement inadmissible.
Les grands objectifs de la démocratie et d’égalité ne peuvent être atteints sans prendre en compte les moyens et la voie à suivre pour y parvenir. Dans ce sens, « l’unité en mots » au lieu d'être une aide pour la révolution, la dépouillera de tout son potentiel de développement et de ses multitudes de partisans. Notre alternative est une unité qui respectera cette multitude ; une unité qui donnera aux femmes, à la jeunesse, aux nationalités opprimées, aux classes dépossédées, aux minorités sexuelles et à tous ceux qui sont ignorés et démunis, la possibilité d'élever leurs voix aux plus hautes fréquences afin qu'ils s'entendent mutuellement et puissent parler à tous. Après nous être soulevés pour "Femme, vie, liberté", nous devons maintenant construire le nouvel ordre en empruntant le chemin emprunté par les parias de l'ordre actuel, et non pas sous la bannière des fascistes au pouvoir ou des néo-fascistes de l’opposition, de ceux qui braillent des slogans en faveur du chauvinisme masculin, de la vénération de leur terre, et des intérêts de leur classe.
Pour parvenir à une telle unité basée sur les multitudes, pour renforcer les forces révolutionnaires contre le régime au pouvoir, et pour empêcher la montée d'une nouvelle contre-révolution, les forces révolutionnaires doivent construire des organisations qui soient à la hauteur du mouvement "Femme, vie, liberté". Si le pouvoir révolutionnaire de demain est le produit des organisations révolutionnaires d'aujourd'hui, nous devons planter les graines des nouvelles formes d'organisation, tant en Iran qu'à l'étranger, avec la plus grande conscience et responsabilité. En Iran, la formation en cours de cellules révolutionnaires par les femmes, les jeunes, les étudiants, les nationalités opprimées, les travailleurs et travailleuses, etc. illustre cette tâche. Mais nous devons également suivre la même voie en dehors d’Iran. En opposition contre tous les projets contre-révolutionnaires de domination autoritaire et de toutes les formes de désignation par en haut de leaders, porte-paroles et représentants, qui présument de l’incapacité des masses à décider par elles-mêmes, nous appelons toutes les forces progressistes, démocratiques et éprises de liberté, partout dans le monde, à construire des comités qui reflètent "la voix de la révolution iranienne". Des Comités qui, plutôt que de prétendre diriger ou représenter le mouvement, reflètent, renforcent et reproduisent réellement la voix de la révolution. Des comités qui, au lieu de faire du lobbyisme auprès des puissances mondiales et de leurs équivalents régionaux derrière des portes closes, se fassent l'écho, de manière claire et ouverte, des demandes criées dans chaque ville et village pour se libérer de toutes les chaînes de l'esclavage, du despotisme et de la domination.
Ceci est un appel à la création d'une organisation révolutionnaire qui, dans toutes ses mesures et actions, incarne la révolution en marche et la société égalitaire et démocratique de l’avenir ; car les forces combattantes qui s'organisent se situent en effet au cœur de la révolution qui se dessine. Les révolutionnaires ont horreur de dissimuler leurs buts et leurs objectifs. Ils déclarent ouvertement que ce n'est que par le renversement de toutes les formes de domination et d'oppression qu'ils atteindront leurs objectifs.
Que toutes les classes et tous les groupes despotiques et autoritaires tremblent. Dans cette lutte, les révolutionnaires ne détruiront rien d'autre que les nombreuses structures de domination et d'oppression et, en retour, ils créeront une société, un monde et un avenir fondés sur la liberté et l'égalité.
Forces révolutionnaires et progressistes, unissez-vous dans votre multitude pour diffuser la voix de la révolution iranienne !
Tariq Ali (Writer, UK)
Dariush Arjmandi (Political Activist, Sweden)
Francesco Armenio (Insegnante, Italy)
Kave Ashhami (Political Activist, Sweden)
Dr Kevin Bean (Socialist Activist, Lecturer, Liverpool University)
Maud Bracke (Professor of Modern European History, Glasgow University)
Martin Breaugh (Associate Professor, University of York)
Terry Brotherstone (Emeritus Research Fellow in History, University of Aberdeen)
Sofia Cabasino (Student, Sapienza university of Rome)
David Camfield (Editorial Board of Midnight Sun)
John Clarke (Anti-poverty Coalition, Ontario, Lecturer, York University)
Communist Party of India (Marxist–Leninist) Liberation
Sara Dehkordi (Political Activist, Germany)
Rahim Fathi Baran (Political Activist, Germany)
Sue Ferguson (Associate Professor Emerita, Digital Media and Journalism, Wilfrid Laurier University)
Professor Bridget Fowler (University of Glasgow)
Borzu Fouladvand (Socialist Activist, USA)
Iman Ganji (Political Activist, Holland)
Niloofar Golkar (Member of the Editorial Committee of Upping the Anti, Canada)
Laam Hae (Professor of Political Science, York University)
Michael Hardt (Political Philosopher, USA)
Ali Hejazi (Political Activist, UK)
Amin Hosouri (Political Activist, Germany)
Augusto Illuminati (Emeritus Professor of Philosophy, Università degli Studi di Urbino, ‘Carlo Bo’)
Homayon Iwani (Ex-political Prisoner, Editorial Board of “In Defence of Marxism”)
Daniel Sarah Karasik (Editorial Board of Midnight Sun)
Mehdi Kia (Writer, Political Activist, UK)
Amir Kianpour (Political Activist, France)
Ben Lewis (Lecturer, Leeds)
Filippo Del Lucchese (Associate Professor, University of Bologna)
Moshe Machover (Socialist Activist, Founder of Matzpen)
Peter Manson (Editor of Weekly Worker)
Yassamine Mather (Acting Editor of Critique)
John McAnulty (Socialist Activist, Ireland)
Brian McDougall (Adjunct Professor, Carleton University)
Mike Mcnair (Professor of Law at Oxford)
David Mcnally (Editor of Spectre)
Dr Anne McShane (Human Rights Lawyer Ireland)
Siamak Mehr (Political Activist, Canada)
Ardeshir Mehrdad (Socialist Activist, UK)
Robert Myers (Political Activist, UK)
Ali Nassiri (Painter, USA)
Antonio Negri (Political Philosopher, France)
Dragomir Olujić Oluja (Political Scientist, Serbia)
Margheritta Pascucci (Independent Scholar)
Simon Pirani (Honorary Professor, University of Durham)
Charlie Post (Historian, Editorial Board of Spectre, USA)
Stéfanie Prezioso (Conseillère Nationale, Ensemble à Gauche-Genève, Switzerland)
Faramarz Rafiee (Socialist Activist, USA)
Michael Roberts (Economist, UK)
Fera Rosari (Feminist Activist in the Nun Una Di Meno Movement, Italy)
Vida Rosner (Political Activist, USA)
Somayeh Rostampour (Political Activist, France)
Gabriela Rubin (Socialist Activist, UK)
Jamal Safavi (Political Activist, France)
Sara Salah (Socialist Activist, USA)
Babak Salari (Political Activist, Canada)
Torab Saleth (Socialist Activist, UK)
Morteza Samanpour (Political Activist, France)
Sasan Sedghinia (Independent Researcher, Italy)
Mahasti Shabestari (Painter, Norway)
Mohammad Reza Shalgooni (Socialist Activist)
Nikos Smyrnaios (Associate Professor, University of Toulouse)
Shideh Sotudeh (Musician, USA)
The Editorial Board of Commons (Spil'ne) Journal )Ukraine(
The Editors of Posle Media (Russia)
The International Bureau of the Communist Party of Iran
The Marxist Unity Group Central Committee (USA)
Professor Hillel Ticktin (Founding Editor of Critique)
Stavros Tombazos (Professor of Political Science. University of Cyprus)
Professor Marcel van der Linden (Emeritus Professor of Social Movement History, University of Amsterdam)
Carlo Vercellone (Professor of Economics, University of Paris 8)
Pour soutenir l'appel, cliquez ici.
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